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Aller voir des ours polaires au Canada, wow!
Découvrez le témoignage de Sibylle Blanc qui a accompagné le rêve de Sohail ; voir des ours polaires en milieu naturel au Canada !
Un grand merci à Martine Arpagaus de l’agence de voyage Fert et à Air Canada pour leur contribution à la réalisation du rêve magique de Sohail.
« J’ai eu le privilège d’accompagner Sohail et sa maman au pays des ours blanc.
Sohail a 14 ans, c’est un jeune homme fulgurant, avec son sourire tendre et son esprit incisif teinté d’humour noir.
Le fruit n’est pas tombé très loin de l’arbre, sa maman Mallika, elle aussi, est une personne passionnante, plein de curiosité, de force et de sensibilité.
Nous nous rencontrons à l’aéroport de Genève. L’association Rêves Suisse nous emmène en avion jusqu’à Montréal, Winnipeg dans l’état du Manitoba où nous dormons la première nuit.
Le lendemain, un petit avion, digne d’un dessin d’Hergé, nous emmène à Churchill,, une petite ville au nord du nord du Canada, au bord de la baie d’Hudson, dernier bastion avant le pays Inuit, où vivent 600 êtres humains et 900 ours blancs ! Là-bas, une rivière d’eau douce se jette dans l’eau salée de l’Hudson. L’eau douce gèle un peu plus vite que l’eau salée et les ours blancs ne s’y sont pas trompés. Ici, la banquise se forment plus vite qu’ailleurs, voilà pourquoi une grande communauté d’ours blancs y réside. Plus vite la banquise est formée, plus vite, les ours peuvent repartir chasser le phoque !
De fin novembre jusqu’au printemps, les ours mangent un maximum de phoques, il en va de leur survie car dès lors que la banquise fond, c’est plusieurs mois de jeûne qui les attendent, sans pouvoir chasser et se nourrir, les ours blancs conservent avec soin leur énergie afin de tenir jusqu’à ce que l’hiver revienne et leur permette de rejoindre à nouveau la mer où les phoques les attendent pour être dévorés ;)
Churchill, la petite ville où humains et ours tâchent de cohabiter. Des patrouilleurs sillonnent les rues jusqu’au soir au cas où un ours apparaîtrait. De plus, aucune porte n’est jamais fermée à clé, ainsi, si vous tombez nez à nez avec un ours, vous pouvez entrer dans la maison ou la voiture la plus proche et sauver votre vie. Cela étant, aucun humain ni ours n’est mort des mains ou des griffes de l’un et de l’autre depuis de nombreuses années.
Nous séjournons au « Lazy Bear Lodge », une bâtisse en rondin de bois, chaleureuse et attachante comme le sont tous les gens que nous avons la chance de rencontrer. Notre guide Derek, par exemple, ancien gendarme de la ville, qui a l’air tout droit sorti d’un film des frères Coen, nous raconte avec humour comment il procédait à l’arrestation d’ours ado « délinquants » traînant en ville !
Le premier soir, nous sommes emmenés chez un « musher » faire un tour de traineau tiré par une magnifique meute de chiens. Sohail, Mallika et moi sommes aux anges ! Les chiens forcent le respect et le soin avec lequel leur musher les traitent et en parlent fait du bien. Ici, la cohabitation entre les espèces semble plus équilibrée qu’ailleurs.
Au petit matin du lendemain, nous embarquons à bord d’un énorme camion aux pneus gigantesques. Durant tout le jour, nous sillonnons la toundra au bord de l’Hudson, les yeux dans le vague à la recherche des ours. Entourés par la beauté aride et froide du paysage, le cœur battant à la recherche de l’animal sauvage dans son royaume, nous sommes comme des enfants au Pays Imaginaire.
Soudain, un ours est là, à quelques mètres de nous. Il ne nous calcule absolument pas. Le silence se fait dans le camion, émus et impressionnés. L’animal est somptueux. Un mélange d’ultra puissance et de délicatesse. La beauté sauvage. Sohail dévore l’ours des yeux puis se tourne vers moi, avec son humour, et murmure: « Wouah, ça valait la peine d’avoir le cancer ! » Nous éclatons de rire jaune tous les deux. Au bout d’un moment, l’animal continue son chemin, nous laissant le cœur plein de gratitude.
En tout, nous avons rencontré huit ours !
Après 3 jours magiques à Churchill où Sohail a pris ses renseignements auprès de Derek - il veut y finir ses études, s’y installer et passer le restant de sa vie ici – c’est déjà le temps de partir mais le voyage n’est pas terminé.
Nous passons encore une belle journée à Montréal et mangeons à « la Banquise », un des temples de la fameuse « poutine » où Sohail, avec son appétit XXL, fait honneur à l’assiette devant lui, digne de celle du plus gourmand des trappeurs.
La semaine de rêve s’achève et nous rentrons, le cœur chargé de souvenirs inoubliables.
Merci Rêves Suisse ! »
Sibylle Blanc